Le zèle et le sens du devoir avaient eu raison des croissants, le tohu bohu ambiant laissait présager des lendemains difficiles pour la donzelle. Les statistiques officielles réclament leur obole sacrificielle. Mon ex future cliente unique et néanmoins préférée risquait fort de faire les frais sinon de la loi des grands nombres, du moins de la règle non écrite qui dit que tout coupable désigné est le meilleur remède aux insomnies policières.
Monsieur le Nain qui n’avait de peintre que le père avait fait de nos pandores des calculatrices ultra performantes, beaucoup plus douées en statistiques flatteuses qu’en résolution de mystères aussi trapus qu’insondables.
Je trouvais enfin, grâce à lui la justification d’une profession, la mienne, jusqu’alors réduite aux constats d’adultères du petit matin.
Enfin, je pouvais donner ma pleine mesure, mesure dont on avait perdu, selon mon assistante, le mètre-étalon depuis longtemps.
Ce que la confiance m’avait enlevé, le désarroi allait peut-être me le rendre. Il ne faut jamais sous-estimer le désespoir dans une démarche commerciale comme la mienne.
Avec un sans-gêne absolu frisant l’indifférence, à ma logorrhée verbale, les autres protagonistes de cette sombre affaire vaquaient à leurs occupations coutumières, Lily s’effondrait dans son fauteuil club préféré et le commissaire la tansait, croissant au poing, guettant le moment où il lui assénerait les résultats d’une enquête réduite à la portion congrue. C’est le préfet qui allait être content.
J'aime bien le 2ème paragraphe, je ne sais pas pourquoi, il m'interpelle…
RépondreSupprimermailto:espritdun@orange.fr
Il vaut mieux éviter de se faire interpeller dans des histoires policières par les temps qui courent. Sinon c'est juste une référence à trois grands peintres du XVII°, Antoine, Louis et Mathieu Le Nain qui savaient si bien saisir l'air du temps, enfin il me semble, je crois, voilà voilà
Supprimer